French and Italian translations follow the English text.
Translation. French, Dr. Thierry Boucquey: Italian, Dottoressa Paola Biscosi
Part III
The Krater of Vix is a vessel standing 5' 4" tall, weighing over 450 pounds, with a capacity of 1100 liters of wine. Kraters for mixing wine and water were common in the Greek world, but they were usually made of clay.
What makes this magnificent bronze vessel even more intriguing was its discovery in the tomb of a woman, about thirty years old, laid to rest in her chariot, its wheels removed and propped against a wall. Among her treasures is a ceramic black-figure Attic kylix of Amazons battling Greek hoplites, dating the tomb precisely as late 6th century B.C.
Eerily beautiful, the handles of the Krater depict tongue-gaping, sharp-toothed, snake-tailed gorgons, those horrid sisters whose bulging-eyed gaze could turn men into stone, a familiar subject in archaic period Greek art and a motif often found as the handles of vases. A frieze of helmeted hoplites and horses wraps around the rim of the vessel. Found lying nearby were the Krater's strainer and its cover, centered with a statuette of a Kore, the Maiden, wearing a Greek peplos, a mantle draped over her head. How, I wondered, could I link these two discoveries together to tell a story, that of legendary Sybaris together with an object contemporary to Sybaris, the Krater of Vix in Burgundy, the largest bronze vessel to come down to us from Antiquity. I asked my good friend, Dr Andrew Stewart, renowned expert in Ancient Greek Art and Sculpture at Berkeley, if he thought I could describe the Krater as having been cast in Sybaris. Surely Sybaris would make more vivid storytelling than Spartan Taranto. His reply, "Why not? It's close enough to Taranto so you shouldn't have a problem-- go ahead--set it in Sybaris." And so the back-story of my novel-to-be would take place before and after the fall of Sybaris in 510 B.C., around the time the Krater was cast. From Sybaris it would find its way across the Mediterranean, up the mighty Rhone to the Seine, finally to arrive at Vix, eventually to the tomb of a woman, obviously someone of great importance.
Six months later, I received an e-mail from Dr. Stewart. "You're going to love this! The world's greatest ancient bronze expert, Claude Rolley, has decided that the Krater of Vix was made in Sybaris." Of course I was astounded that I had intuited the Krater's place of origin. I began to plan my story even though I was, at that time, working on a first novel.
De Sybaris en Italie jusqu'en Bourgogne - Part III
En 1994 je suis tombé sur un objet dont que je ne tarderais pas à apprendre qu’il était un des secrets les mieux gardés de France. C’était lors d’un voyage en Bourgogne, je feuilletais le Guide vert… Alors que mon mari était au volant, la photo d’un objet en bronze, un cratère monumental de la période grecque archaïque, m’a sauté aux yeux. Le grand vase avait été découvert en 1953 dans une tombe sur le rivage de la Seine, au pied du Mont Lassois, le Latisco de jadis, un avant-poste des Celtes de Hallstatt du 6ème siècle av. JC. Depuis Latisco, la citadelle surplombant la Seine, ces Celtes contrôlaient l'un des itinéraires commerciaux les plus importants de la Manche à la Méditerranée. Ces anciens Celtes échangeaient de l’ambre de la Baltique, des fourrures et du sel contre le corail et le vin des Grecs de Megale Hellas, la Magna Grecia. Et de Cornouailles en Angleterre venait l’étain dont les Grecs et les Étrusques usaient comme alliage pour fusionner le bronze.
Comment et pourquoi, me suis-je demandée, ce cratère immense a-t-il fait son chemin depuis le sud de l'Italie jusque dans une colonie celte près de Châtillon-sur-Seine, une petite ville dans l'est de la Bourgogne? Quand j’ai appris que le Cratère avait été moulé vers 510 av. JC à Tarente, une polis spartiate en Italie, cela a enflammé mon imagination tout comme l'histoire de la destruction, la disparition et la redécouverte de Sybaris presque vingt ans auparavant.
Nous avons bien sûr fait le détour et nous nous sommes aussitôt rendus à Châtillon. Lorsque nous avons contemplé ce merveilleux objet - un véritable chef-d'œuvre – il nous a surpris par son immensité et sa position. En 1994 le Cratère se trouvait encore au centre d'une petite pièce et nous étions donc en mesure de nous en approcher. Et je l’avoue – j’ai passé mon bras par-dessus la colonne de soutènement afin de le toucher doucement- bien que je sois certaine que c’était interdit.
Le cratère de Vix est un vase d’ 1,62 m, de plus de 200 kilos et d’une capacité de 1100 litres de vin. Les cratères pour le mélange du vin et de l'eau étaient d’un usage courant dans le monde grec, mais ils étaient généralement faits d'argile.
Ce magnifique vase nous intrigue davantage par sa découverte dans le tombeau d'une femme d’une trentaine d'années, enterrée dans son char dont on a ôté les roues pour les placer contre un mur. Parmi ses trésors se trouve un kylix attique à figures noires en céramique représentant des Amazones luttant contre des hoplites grecs, ce qui situe formellement la tombe à la fin du 6ème siècle av. JC.
Les poignées du cratère, étonnamment belles, représentent des gorgones aux bouches béantes, aux langues tirées, aux queues de serpent et aux dents aiguës. Ces affreuses sœurs aux yeux exorbités transformant du regard les hommes en pierre constituaient un sujet classique dans l’art grec de l’ère archaïque et un motif fréquent pour les poignées de vases. Une frise d’hoplites casqués et de chevaux s'enroule autour du bord du vase. Au sol, à proximité, on a trouvé la passoire du cratère et son couvercle avec en son centre une statuette de Kore, une jeune fille portant un péplos grec et une mante drapée sur la tête.
Comment, me suis-je demandée, pourrais-je établir un lien entre ces deux découvertes afin de raconter une histoire, celle du Sybaris légendaire et d’un objet contemporain à lui, le Cratère de Vix en Bourgogne, le plus grand vase en bronze qui nous soit parvenu de l'Antiquité ?
J’ai demandé à mon bon ami, le docteur Andrew Stewart, expert renommé en art et sculpture grecs antiques à Berkeley, s'il estimait que je pouvais présenter le cratère comme ayant été coulé à Sybaris, car assurément Sybaris donnerait d’avantage de sel à une narration que la ville spartiate de Tarente. Sa réponse : «Pourquoi pas? C’est suffisamment proche de Tarente, ça ne devrait pas poser problème – allez-y, situez-le à Sybaris». Ainsi, l’arrière-plan de mon futur roman se situerait avant et après la chute de Sybaris en 510 av. JC, à l'époque où le cratère a été coulé. Depuis Sybaris ce dernier ferait son chemin, traversant la Méditerranée, remontant le puissant Rhône jusqu’à la Seine pour arriver définitivement à Vix et finalement au tombeau d'une femme qui, de toute évidence, était une personne d'une grande importance.
Six mois plus tard, j’ai reçu un mail du Dr Stewart. «Vous allez adorer ça! Le plus grand expert mondial en bronze, Claude Rolley, vient de conclure que le cratère de Vix a été produit à Sybaris.» Il est certain que j'étais étonnée d’avoir deviné intuitivement la provenance du Cratère. J’ai commencé à projeter mon histoire bien que travaillais à l’époque sur un premier roman avec mon éditeur Alan Williams qui m’est toujours d’un grand secours.
Dall’italica Sibari alla Borgogna in Francia - Part III
Il Cratere di Vix è un vaso di 1,64 m. d’altezza, con un peso di oltre 205 Kg. E una capacità pari a 1100 litri di vino. Crateri per mescolare vino e acqua erano comuni nel mondo greco, ma essi erano generalmente fatti d’argilla.
Ciò che rende questo magnifico vaso ancor più eccezionale è la circostanza della sua scoperta. Esso è stato infatti rinvenuto nella tomba di una donna sulla trentina, adagiata su un carro da parata le cui ruote, ormai divelte, erano state disposte lungo le pareti della camera funeraria. Tra i tanti monili, spicca una kylix attica in ceramica con motivi dipinti di nero, raffigurante scene di una battaglia tra Amazzoni e opliti greci, grazie alla quale è stato possibile fissare una datazione della tomba alla fine del VI sec. a.c.
Di una bellezza inquietante, le anse di questo cratere raffigurano gorgoni dalle lingue protuberanti, i denti affilati, le code di serpenti; queste orribili sorelle erano in grado di pietrificare on i loro occhi sporgenti chiunque ne incrociasse lo sguardo, un soggetto familiare nell’età arcaica dell’arte greca, un motivo che ricorre sovente nelle anse dei vasi. Un fregio di opliti muniti di elmo e cavalli orna i bordi del vaso. Nei pressi del Cratere un filtro e il coperchio sormontato da una statuetta, una kore recante una figura femminile con indosso un peplo e il capo avvolto da un velo.
Mi chiesi in che modo potessi collegare le due scoperte per imbastire una storia, quella della leggendaria Sibari, innestandola su un’altra che ruotasse attorno a un oggetto coevo qual’era il Cratere di Vix rinvenuto in Burgundia, il più grande vaso bronzeo che il mondo antico ci abbia mai restituito.
Chiesi lumi al mio buon amico, il Dr Andrew Stewart, noto esperto di Arte e Scultura greca antica a Berkeley, semmai avessi potuto descrivere il Cratere attribuendone la fattura a Sibari. Questa contingenza avrebbe certamente arricchito la narrazione più di quanto non avesse potuto fare la spartana Taranto. Le sue parole furono: "Perché no? La sua vicinanza a Taranto non dovrebbe generare anacronismi — procedi pure — ambientala a Sibari". Decisi così di agganciare il filone narrativo del mio futuro romanzo ad avvenimenti immediatamente precedenti e successivi alla caduta di Sibari, avvenuta nel 510 a.C., in epoca corrispondente al periodo in cui il Cratere fu effettivamente realizzato. Da Sibari avrebbe attraversato il Mediterraneo, passando dal potente Rodano alla Senna, per arrivare finalmente a Vix e concludere il suo viaggio nella tomba di una donna, certamente qualcuno di grande importanza.
Sei mesi dopo ricevetti una e-mail dal Dr. Stewart. "Ne rimarrai strabiliata! Uno dei massimi studiosi di manufatti in bronzo, Claude Rolley, ha stabilito che il Cratere di Vix proviene da Sibari". Fui ovviamente sorpresa per averne intuito le origini. Così iniziai ad immaginarne l’intreccio, benché stessi, all’epoca, lavorando sul mio primo romanzo.